Bulletin de l'URE CGTR du 11 août 2015
SAS AQUAFLEURI : LES EMPLOYÉS DISENT NON À L'EXPLOITATION !
Ceux qui fréquentent le complexe aquatique de Champ Fleury ne peuvent pas se restaurer en emportant leurs sandwichs. Ils sont obligés de commander leurs repas au snack ou au nouveau restaurant l'Helios où les prix sont parait-il assez salés.
Mais depuis samedi 8 août, le service s'est arrêté, car la majorité des 70 salariés de la SAS Aquafleuri a décidé de se mettre en grève parce que les CDI et les salaires promis par leurs patrons ne sont pas au rendez-vous. Même en travaillant 3 dimanches sur 4 par mois, ils n'émargent qu'à 1089 euros net par mois. En effet, les heures supplémentaires et les heures travaillées le dimanche ne sont pas majorées. Non content de cela leur patron les mène à la baguette et a décidé de licencier une des leurs. Dans ce contexte, les travailleurs demandent aussi la démission du responsable restauration.
La SAS Aquafleuri compte parmi ses actionnaires une filiale du groupe GDF/Suez, Engie/Comsport, et a été retenue par la mairie socialiste de Saint Denis pour bénéficier d'une clientèle de fait captive. Les dirigeants de la mairie du chef lieu se sont bien gardés de se prononcer dans ce conflit qui met en position délicate un de leurs protégés.
Les patrons de cette entreprise s'imaginaient pouvoir exploiter sans limite ces travailleurs pour faire leur beurre. Ils sont tombés sur un os et c'est tant mieux ! Nous sommes totalement solidaires de leur combat.
LA FAUTE À L’EUROPE ?
Près de deux ans après la fin du plan d’aides européennes (2007-2013) l’avenir de nombre de salariés d’organismes agricoles (Chambre d’Agriculture, CTICS, coopératives agricoles, etc) est suspendu à l’attribution des nouvelles subventions publiques qui transitent en grande partie par le Conseil général.
Face à l’inquiétude des salariés, élus et cadres de l’État déclarent que les dossiers font encore la navette entre Bruxelles et la Réunion et qu’il faut attendre.
Mais pendant ce temps ce sont les travailleurs qui trinquent : une quinzaine des salariés de l’association pour le développement rurale de la Réunion (AD2R) ont été remerciés et pointent aujourd’hui au chômage, faute de financement.
Les salariés de ce secteur ne peuvent faire confiance à leurs décideurs et doivent prendre leur sort en main.
RENTRÉE DE PROFITS POUR LES PATRONS, GALÈRE POUR LES SALARIÉS
La rentrée scolaire est synonyme de bonnes affaires pour les commerçants de l'île. Mais pour les employés elle signifie des cadences infernales avec pour conséquences le stress et l'épuisement et des risques augmentés d'accidents de travail.
À Saint Benoît par exemple, plusieurs magasins, en particulier ceux d'habillement, font travailler leurs salariés sept jours sur sept, dix heures et demie par jour la première quinzaine du mois d'août.
Les vendeuses doivent donc faire une croix sur leur repos dominical, courir entre midi et treize heures pour se restaurer, sans pour autant avoir la garantie que toutes les heures supplémentaires effectuées soient payées en totalité.
Aveuglés par l'appât du gain, les patrons méprisent les droits, même les plus élémentaires, de leurs salariés qu'ils font suer un maximum pour tirer du fruit de leur travail toujours plus de profits.
Ils profitent surtout de l'isolement et du manque d'information de ces salariés qui travaillent le plus souvent dans des entreprises dépourvues de représentation syndicale ou de délégués du personnel.
Aux travailleurs qui ne veulent plus se faire marcher sur les pieds par leurs patrons, qui veulent savoir leurs droits et se défendre, les militants de la CGTR Union Est peuvent les y aider.
LES TRAVAILLEURS ÉTRANGERS DE MOINS EN MOINS ACCEPTÉS PAR L’ÉTAT FRANÇAIS
Le projet de loi « droit des étrangers » a été adopté en première lecture par l’Assemblée nationale le 23 juillet 2015.
Cette loi inique censée, selon les termes du ministre de la justice Bernard Cazeneuve, « améliorer l’accueil et l’intégration des étrangers » sur le territoire français s’avère être une attaque de plus contre les personnes régulièrement admises en séjour, renforçant la dureté contre les étrangers tant pour acquérir la carte de séjour que demeurer en France.
En effet, la carte pluriannuelle, présentée comme une grande avancée, loin d’être novatrice n’apporte aucune garantie supplémentaire quant à son renouvellement et peut être retirée à tout moment : « La durée de validité de la carte de séjour pluriannuelle ne peut être supérieure à quatre ans. À l’expiration de la durée de validité de sa carte, l’étranger doit quitter la France, à moins qu’il n’en obtienne le renouvellement ».
Surtout, l’article 25 du projet de loi renforce le pouvoir des services préfectoraux en validant des pratiques de renseignement déjà existants, revenant à violer la vie privée des étrangers. Cette disposition donnerait aux préfets le pouvoir de demander « sans que s’y oppose le secret professionnel autre que le secret médical », des informations sur les personnes demandant ou possédant un titre de séjour, auprès d’institutions publiques et privées aussi variées que les établissements scolaires et d’enseignement supérieur, les établissements de santé, la sécurité sociale, les services d’état civil, les fournisseurs d’énergie et de communications électroniques, les tribunaux de commerce.
Par conséquent, les agents de préfecture pourront demander à l’ensemble de ces établissements la communication des données personnelles des étrangers.
Cet aspect du projet de loi, est un dispositif de contrôle qui remet en cause non seulement la vie privée des personnes, mais aussi la déontologie professionnelle des travailleurs sociaux et pire encore des professionnels de la santé.
Ce texte de loi sera discuté au Sénat avant un nouveau passage à l’Assemblée nationale.
La CGTR s’élève contre ce projet de loi qui n’a pas d’autre but que de repousser les étrangers, de faire la chasse à ces travailleurs et leurs familles qui fuient pour la plupart les guerres, la misère et la famine dans leurs pays provoquées surtout par les capitalistes des pays impérialistes comme la France pour satisfaire leur soif de profits.
EXPLOITATION RÉGIONALE
En visite à Madagascar au mois de juillet le ministre mauricien du Travail, Soodesh Satkam Callichurn, a tenu à « rassurer » les familles des 4000 travailleurs malgaches travaillant à Maurice. Selon l’émissaire mauricien « L’île Maurice veille au bien être » de ces ouvriers malgaches qui sont surtout employés dans le textile et la construction, réfutant les déclarations de certaines ONG qui pointent elles du doigt les traitements inégaux des travailleurs malgaches par rapport aux travailleurs mauriciens.
Pour ce ministre, habitué au confort des salons feutrés et aux gros émoluments, faire travailler des ouvriers pendant 45 heures par semaine, du lundi au samedi, avec un salaire d’environ 18 roupies par heure (45 cts d’euros) en étant logés dans des dortoirs n’a rien de choquant !
L’exploitation des travailleurs malgaches encore plus mal payés que les travailleurs mauriciens est source de juteux profits pour les patrons de Maurice qui continuent à en faire venir de la grande île.
C’est ce trafic de main d’œuvre corvéable à merci que les patrons et les dirigeants des deux États appellent la « coopération régionale » !
Révoltant !