Bulletin de l'URE CGTR du 10 novembre 2015
FACE AUX PRÉTENTIONS DU MEDEF, LA CGTR FAIT ENTENDRE SES EXIGENCES
Plus d'une centaine de militants de la CGTR sont venus manifester ce mardi 10 novembre devant les portes de la Nordev ou le Médef organisait un séminaire intitulé « Formidable Réunion ».
Gattaz, le patron des patrons français, y était invité. Pour le représentant du grand patronat, l'avenir de la Réunion se confond avec la prospérité des entreprises, la conquête des marchés dans l'Océan indien et bien sûr, à la clé, les profits pour les actionnaires.
Interrogés par la presse locale, il a réaffirmé sa volonté de voir baisser le coût du travail et la dépense publique.
Par coût du travail, il vise clairement les salaires directs, mais aussi indirects et réclame encore plus d'aides financières de l'Etat. Le porte parole des patrons considère que les deniers publics doivent être utilisés pour diminuer leurs coûts qui veulent ni plus ni moins faire main basse sur l'argent de l'Etat, mais aussi des collectivités pour rentabiliser leurs affaires. Il faut dire que le patronat est reçu cinq sur cinq par tous les gouvernements de droite comme de gauche qui se sont succédés au gouvernement ces dernières décennies.
Aujourd'hui, comme l'a rappelé la ministre des DOM de passage dans l'île, tous les salaires inférieurs à 1,4 SMIC sont exonérés de toute cotisation sociale et les exonérations continuent à s'appliquer de façon dégressive pour les salaires jusqu'à 2,6 SMIC. Plus de la moitié du budget de la mission Outre Mer est ainsi utilisée à compenser pour les caisses sociales ces exonérations de cotisations patronales.
Le patronat prétend que le frein à l'embauche serait le montant trop élevé des salaires alors qu'en fait ce sont les profits qui explosent et qui sont responsables de cette situation.
Les militants de la CGTR l'ont rappelé ce matin à la Nordev : « La plus value, c'est nous ! » (les travailleurs), c'est le Capital qui coûte cher à la société !
En conséquence de quoi nous sommes en droit d'exiger augmentations de salaires et de retraites et les embauches dont nous avons besoin.
GRÈVE POUR L'ÉGALITÉ DES DROITS À MAYOTTE
A l'appel des syndicats CGTMa, FO et FSU, plusieurs milliers de travailleurs du privé et du public avaient déjà manifesté le 3 novembre pour exiger l'application intégrale du droit du travail français dans ce territoire, les conventions collectives nationales en particulier. Ils ont dénoncé le manque d'effectifs au CHM et les menaces qui pèsent sur les dockers de la SMART. Ils ont revendiqué aussi la même prime de vie chère qu'à la Réunion pour les fonctionnaires puisque la vie sur place est hors de prix. Le ras-le-bol des travailleurs mahorais s'exprime au grand jour face aux atermoiements du gouvernement pour améliorer le sort des salariés. Ils refusent d'être traités en citoyens de seconde zone et ils ont raison !
Plusieurs centaines de travailleurs ont à nouveau manifesté pour leurs revendications ce mardi 10 novembre à l'occasion de la venue dans l'île de la ministre des DOM, George Pau Langevin qui a déclaré vouloir « écouter les impatiences »... mais s'est toujours bien gardée d'accélérer le calendrier de rattrapage des droits en vigueur dans le reste de la France et appliqués que très partiellement à Mayotte.
Mobilisés comme ils sont, il est peu probable que les travailleurs mahorais se contentent de ces bons mots..
CHAMBRES D'AGRICULTURE : DE NOUVELLES ATTAQUES EN GESTATION CONTRE LES TRAVAILLEURS
Les directions des chambres d'Agriculture ont concocté un projet d'accord avec les syndicats qu'elles voudraient bien voir appliquer dans toutes les chambres d'Agriculture. Cet accord prévoit une augmentation du temps de travail par la suppression de jours de RTT. Les directions voudraient récupérer 7 jour de RTT sur les 23 existant actuellement, mais indemnisés seulement à hauteur de 2,8 jours ! Elles osent encore appeler cela un « accord gagnant-gagnant » !
Elles justifient ces reculs imposés aux travailleurs par la nécessité de « s'adapter au marché », par l'orientation agricole et aussi pour faire face aux difficultés financières des chambres.
D'autres mesures du même tonneau sont prévues dans cet accord comme la remise en cause de jours de congés supplémentaires au titre de l'ancienneté, la remise en cause des horaires réguliers par l'instauration d'un « forfait jours » et du télé-travail pour certaines catégories de travailleurs, soi-disant au volontariat... pour l'instant. Les directions veulent aussi continuer de prolonger le gel des salaires instauré depuis trois ans et voudraient remplacer les augmentations de salaires collectives par des mesures d'augmentations individuelles basées sur le rendement.
En tout cas l'assemblée permanente des Chambres d'Agriculture a bon espoir, dit-elle, de trouver un accord avec les syndicats, mais ce sera sans compter avec la CGTR qui appelle les agents de la Chambre à rejeter ce projet d'accord rétrograde.
VOTEZ CGTR !
Plusieurs élections de représentativité (CE-DP) auront lieu début décembre à Décathlon, au CTICS et à la SEMAC.
La CGTR y sera présente et appelle les travailleurs à voter majoritairement pour ses candidat(e)s afin que leur voix et leurs revendications se fassent entendre le plus clairement possible au sein de ces entreprises.
ÉCHOS DE L'EXPLOITATION LOCALE
Chez certains hôteliers-restaurateurs bien connus sur la place, les salariés travaillant au nettoyage des chambres et au service en salle se voient imposer des semaines de travail de 50 heures, sans paiement des heures supplémentaires, ni même récupération puisqu'ils/elles travaillent tous les jours et même les nuits. Il n'est pas rare de les voir travailler de 10 heures jusqu'à 15 heures et de reprendre le travail le jour-même de 19 heures à 24 heures.
À ce rythme, la santé de ces salariés se dégrade à vitesse grand V et même lorsqu'ils sont arrêtés en maladie, les patrons ne se gênent pas pour leur demander quand ils comptent reprendre le travail. Pas une parole pour s'inquiéter de leur santé.
Le gouvernement pleure sur le sort des patrons de ce secteur à qui il réserve ses largesses et se garde bien de prendre aucune mesure pour protéger leurs salariés de l'exploitation dont ils sont victimes.