Bulletin de l'URE CGTR du 3 novembre 2015
RETRAITES COMPLÉMENTAIRES : UN ACCORD SCÉLÉRAT
Contrairement aux informations répétées en boucle par certains médias, seuls trois syndicats ont ratifié l'accord sur les retraites complémentaires. Cet accord oblige les salariés à travailler un an de plus, jusqu'à 63 ans, pour toucher leur retraite complémentaire sans décote. Le texte prévoit également un blocage du montant des pensions jusqu'en 2018.
Cet accord n'est pas destiné à "sauver les retraites complémentaires" comme l'annoncent triomphalement les porte-parole du Medef, du gouvernement, comme ceux de la CFDT et de la CFTC signataires, mais à réduire la part payée par le patronat. Il n'est pas non plus "une liberté accordée aux salariés", comme a osé déclarer Hollande, mais un grossier chantage sur le montant des pensions. Il ouvre la porte à un nouveau report de l'âge de départ en retraite.
On nous parle à ce propos d'«avancée ». Mais des avancées comme celles-là sont de vrais reculs. Il faut arrêter cela !
BLOCAGE DES RETRAITES, ÇA SUFFIT !
Après 31 mois de blocage des retraites, le gouvernement a donné son feu vert pour qu'elles augmentent à nouveau. Elles le seront de 0,1 % à dater du 1er octobre 2015. Pure provocation !
Pour une retraite de 1000 euros, l'augmentation est de 1 euro.
La prochaine augmentation n'est prévue que dans un an, en octobre 2016.
Ces décisions honteuses du gouvernement socialiste entérinent de fait une perte sèche de pouvoir d'achat pour des millions de vieux travailleurs.
De surcroît, une bonne partie des retraités au niveau national, mais la moitié des retraités de la Réunion, perçoivent des retraites dont le montant est inférieur au seuil de pauvreté (934 euros)
La politique menée vis-à-vis des retraités ces dernières années consiste à les appauvrir.
Après des dizaines d'années de travail et d'exploitation, les retraités devraient recevoir a minima le SMIC que la CGT et la CGTR revendiquent à 1700 euros brut.
L'appel de 9 organisations de retraités à manifester le 24 novembre pour l'augmentation des retraites peut être dans l'immédiat la première perspective de réaction possible pour tous les retraités qui se sentent floués par le gouvernement et les organisations patronales.
VIRA FAIT LE MÉNAGE...
La mairie dirigée par le maire de droite Jean Paul Virapoulé a décidé de faire un geste contre le chômage... des perdants de droite aux dernières élections municipales. Elle a décidé d'embaucher l'ex-maire de Sainte Rose, Bruno Mamindy Pajany.
Par contre, les 80 employés communaux licenciés par Virapoulé au lendemain des élections, eux, restent toujours sans emploi et pour certains bientôt sans ressources. Eux qui avaient porté leur affaire devant le Tribunal administratif et n'avaient pu obtenir réparation, continuent leur combat pour obtenir réparation avec le soutien de la CGTR devant la Cour d'Appel de Bordeaux et on apprend à présent que certains cadres de la mairie verraient eux aussi leur emploi menacé.
L'argent na poin pou certain, mais y trouve pou un maire licencié par la population !
DES ÉCONOMIES POTENTIELLEMENT CRIMINELLES
Le Conseil général a décidé qu'à partir du lundi 2 novembre, les cars jaunes effectuant des liaisons inter-urbaines pourraient transporter des voyageurs debout (jusqu'à 23 dans un car de 43 places assises). Le Département déclare avoir pris cette décision pour que moins de voyageurs restent « à terre » aux heures de pointe, ajoutant que la vitesse autorisée entre deux villes serait limitée à 70 km heure (un foutan !)
Pas question pour ces décideurs de mettre plus de bus en circulation pour répondre aux besoins de la population. Quand il s'agit des salariés devant se rendre sur leurs lieux de travail, d'étudiants, des classes populaires en général, le Département, la Région, l'Etat comptent leurs sous, pas comme lorsqu'il s'agit d'arroser le patronat à fonds perdus.
Un certain nombre de conducteurs de bus, à l'initiative de la CGTR, ont manifesté leur opposition à Saint Paul contre cette décision dangereuse pour les voyageurs. Ils ont mis aussi en garde l'administration qu'on ne s'en prenne à eux, en cas d'accident, alors qu'ils ne sont pour rien dans cette dérogation aux règles élémentaires de sécurité. Ils ont entièrement raison.
LE 10 NOVEMBRE, TOUS À LA NORDEV !
Gattaz, le président du Médef, se déplacera dans l’île le 10 novembre et interviendra ce jour-là dans un séminaire intitulé, sans aucune arrière-pensée démagogique, « formidable Réunion ».
Le patron des patrons vient parader dans un département qui compte un des plus forts taux de chômeurs, où le revenu médian des travailleurs est la moitié du national et qui compte la plus forte proportion d’allocataires du RSA, comme si lui et ses amis, les patrons réunionnais, n’étaient pour rien dans cette situation.
C’est pourtant eux qui sont responsables de la vie chère, des licenciements et de la précarité de l’emploi.
Ce qu’ils trouvent de « formidable » à la Réunion, ce sont en fait toutes ces subventions, toutes ces exonérations de cotisations sociales et d’impôts que leur offrent complaisamment Etat et collectivités territoriales. Et ils n’en ont jamais assez et en redemandent.
Derrière le titre pompeux de cette réunion, on devine aisément qu’il s’agit de leur part d’une demande de nouveaux cadeaux à la puissance publique, sans aucun engagement d’un quelconque retour pour les travailleurs en termes d’emplois ou de rémunérations.
C’est justement pourquoi la CGTR appelle à la grève et à manifester ce jour-là à 8 heures devant la Nordev, au parc des Expositions de Sainte Clotilde, pour faire entendre les exigences des salariés : augmentation des salaires, des retraites et des minima sociaux, application des conventions collectives nationales, interdiction des licenciements, partage du travail entre tous sans diminution de salaire, etc.
ESCALE AU TRIBUNAL AVANT LA RÉUNION
Gattaz, le patron du Medef, est passé au tribunal des prud'hommes pour avoir licencié un haut cadre de son syndicat patronal. Ce cadre a été licencié quand le nouveau patron s'installait parce que, semble-t-il, il ne plaisait pas à Gattaz. Mais c'était un licenciement « sans aucune cause réelle ou sérieuse », selon son avocat.
Gattaz agit dans son syndicat comme dans ses usines. Patron jusqu'au bout.