Bulletin de l'URE CGTR du 22 mars 2016
COMPTE RENDU DU CONGRÈS DE LA FÉDÉ BTP
Vendredi 18 mars à Etang-Salé s'est tenu le 7ème congrès de la fédération BTP en présence de plus d'une centaine de délégués. Trois camarades du bureau de l'URE y étaient présents.
Jacky Balmine, le secrétaire général de la fédération, a dénoncé la prétention du patronat à imposer le gel des salaires aux 16 000 salariés du secteur. Ivan Hoarau le secrétaire général de la confédération CGTR a ajouté que cette menace n'était pas seulement destinée aux ouvriers du BTP, mais un message du Médef à destination de tous les travailleurs de la Réunion.
Cette décision de ne pas augmenter les salaires est d'autant plus scandaleuse que le patronat bénéficie avec les lois ANI, Macron et El Khomri, le CICE et le Pacte de Responsabilité de millions d'euros provenant des fonds publics.
Il a été rappelé aussi que le si le nombre des salariés n'a pas augmenté, l'activité du BTP, elle, a fait un bond de 5,7 % en 2015. Cela signifie que la rentabilité des travailleurs est supérieure aux années précédentes. Mais ce gain a été obtenu par une exploitation renforcée des ouvriers, par des économies criminelles faites sur la sécurité sur les chantiers avec plusieurs morts à la clé en 2015 et à nouveau début 2016 comme chez TP Fénelon où un ouvrier a été enterré vivant dans une tranchée non blindée !
À propos de la pénibilité dans les métiers de la construction, le secrétaire général de la fédération a dénoncé le fait que sa prise en compte promise par le gouvernement dans le cadre de l'ANI n'avait toujours pas vu le début d'un commencement. Il a dénoncé la complicité dont avait fait preuve les syndicats signataires en cette occasion.
Jacky Balmine a été reconduit à l'unanimité à l'issue du congrès. Il a appelé les militants présents à se préparer activement à la lutte pour les salaires et les conditions de travail, mais aussi à se mobiliser massivement pour la grève du 31 mars contre le projet de loi Travail qui, si il passait, frapperait de plein fouet les salariés du BTP.
BAREIGT CONSEILLÉE PAR UN REPRÉSENTANT DU MEDEF
TOUT UN PROGRAMME !
Ericka Bareigt, députée PS de la Réunion, promue récemment secrétaire d'Etat à l' « Egalité réelle » vient de s'adjoindre un conseiller très particulier, Philippe Mouchard, jusqu'à présent conseiller économique... de la Fédération des entreprises de l'Outre-Mer (la FEDOM). Une officine du Médef dont la principale activité consiste à faire du lobbying auprès du gouvernement pour payer le moins possible de cotisations sociales et d'impôts sur les sociétés et réduire au maximum ce que le patronat appelle « le coût du travail ».
En embauchant cette recrue, Ericka Bareigt montre pour ceux qui auraient encore des illusions sur le rôle qu'elle pourrait jouer au gouvernement, quel camp social elle a l'intention de défendre.
Comme Valls et Hollande, toujours celui du patronat !
RECOBAT : CARNET DE COMMANDE PLEIN DÉBUT 2015, MAIS LIQUIDATION EN 2016 ?
L'entreprise de gros oeuvre Recobat a finalement été liquidée et 51 salariés se retrouvent aujourd'hui au chômage. Une façon comme une autre pour le patron de s'affranchir de ses dettes. Parions qu'il aura l'occasion de « se refaire », si ce n'est déjà fait, ce qui n'est pas le cas des ouvriers qui pour certains ont plus de 50 ans, mais encore bien loin de pouvoir prendre leur retraite.
À ce propos, le gérant aurait déclaré aux ouvriers venus réclamer leurs arriérés de salaires qu' « à 49 ans, on est trop vieux ! », montrant ainsi tout son mépris pour ceux qu'il a exploités pendant 20, voire 30 ans.
Dès lors, on peut raisonnablement se demander comme le responsable CGTR l'a fait en déposant une plainte (pour l'instant sans suite) auprès du Procureur de la République pour organisation de banqueroute organisée, si tel n'était pas le cas.
LES POMPIERS DU PORT EN ONT ASSEZ
Lundi 21 mars les pompiers de la caserne du Port débrayaient à nouveau pour protester contre leurs conditions de travail dégradées et l'indifférence de leur direction et de la mairie du Port.
Une nouvelle caserne leur avait été promise pour 2015, sa construction n'a pas encore commencée. Les pompiers campent plus qu'ils ne sont réellement installés dans les actuels locaux vétustes. Les derniers engins d'intervention réceptionnés ne peuvent même pas être mis à l'abri dans un hangar... qui n'existe pas !
À cela s'ajoutent les problèmes d'insécurité quand ils se font caillasser par des imbéciles lors de leurs interventions. Ils réclament donc qu'une protection policière leur soit allouée. Ils dénoncent par ailleurs le non-remplacement de plusieurs des leurs partis à la retraite et exigent des compensations financières.
Leur ras-le-bol bien compréhensible ne fait qu'augmenter, surtout après qu'un collègue ait été blessé encore hier par un jet de galets, et comme rien ne bouge à la direction du SDIS (dont la présidente n'est autre que Nassimah Dindar), ils ont décidé ce mardi de se mettre en grève illimitée pour obtenir gain de cause.
Ils ont tout à fait raison.
PRÉPARATION DE LA JOURNÉE DE GRÈVE ET DE MANIFESTATION DU 31 MARS
Afin de mobiliser le maximum de monde pour cette journée, notre union a décidé d'organiser des diffusions de tracts dans les entreprises de l'Est et incité les délégués à faire des réunions d'explication et de mobilisation contre la loi Travail.
Plusieurs camarades ont déjà pris les devants depuis mardi dernier. Un point sera fait ce soir lors de notre réunion hebdomadaire à la permanence.
Une assemblée générale de nos militants aura lieu le samedi 26 mars à 8 heures à la salle des fêtes de la Rivière des Roches.
Il nous reste moins d'une dizaine de jours pour convaincre les travailleurs qu'il faut être dans la rue le 31. Tous nos militants doivent être à pied d'œuvre.