Bulletin de l'URE CGTR du 10 mai 2016
LOI TRAVAIL : SEULE LA MOBILISATION DES TRAVAILLEURS PEUT FAIRE RECULER LE GOUVERNEMENT !
Depuis le 31 mars plusieurs manifestations ont eu lieu contre la loi travail à l’appel de l’intersyndicale, en particulier de la CGTR à Saint-Denis et Saint-Pierre et qui ont rassemblé plusieurs milliers de travailleurs et de jeunes.
Ceux qui sont descendus dans la rue ont eu raison de vouloir maintenir la pression et de montrer qu'il y a toujours des travailleurs et des jeunes décidés à se battre pour le retrait de ce projet de loi.
Les travailleurs de la Réunion, en particulier ceux des petites entreprises, mais aussi de nombreux salariés des grandes sociétés publiques et privées, subissent déjà la précarité, les bas salaires et les pressions de leurs employeurs qui ne se privent pas de les menacer de licenciement, les mettant ainsi en concurrence avec les chômeurs. Avec la loi Travail, cette situation ne pourra qu'empirer. Ce que les patrons font actuellement en toute illégalité (dépassement d'horaires, non-paiement des heures supplémentaires, non-reconnaissance du travail fourni, des qualifications, etc.), ils le feront demain en toute légalité grâce à la loi Travail que le gouvernement socialiste s'apprête à faire voter.
Avec la nouvelle loi, les patrons pourront imposer aux travailleurs des salaires inférieurs à ceux stipulés par le Code du travail et les conventions collectives, augmenter certains horaires jusqu'à 60 heures hebdomadaires. Et à ceux qui refusent, ce sera le licenciement avec des indemnités plafonnées.
Les travailleurs et la jeunesse de la Réunion ont donc tout intérêt à suivre de près ce qui se concocte contre eux. C’est leur avenir qui est en jeu ; un avenir qui ne doit pas se régler au sein de l'Assemblée nationale qui compte peu de députés favorables aux travailleurs.
Il est question que les syndicats opposés à ce projet de loi appellent de nouveau à manifester le 17 mai.
La CGTR se joindra à ce mot d’ordre. Seule une mobilisation encore plus large et plus résolue des travailleurs pourra faire reculer le gouvernement. C’est à cela qu’il faut continuer à s’atteler.
NON À LA LOI SANTÉ !
Le 28 avril 2016 a été publié au Journal Officiel le décret concernant les Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT).
La CGTR du Groupe Hospitalier Est Réunion comme la Fédération CGT de la Santé et de l’Action Sociale en France s’opposent toujours à la loi Santé, au décret GHT et elles continuent d’exiger leur retrait !
Nos camarades dénoncent « le risque de mobilité accru des personnels et l’évident "plan social" hospitalier qui mettra une pression énorme sur les agents des hôpitaux publics, sur leurs missions et sur leurs conditions de travail… » au profit du secteur privé lucratif de la santé (qui) continue sur le dos de la Sécurité Sociale à rémunérer des actionnaires de la santé et une médecine " libérale "insatiable !!! »
« L’austérité pour les uns, l’avidité pour les autres » concluent nos camarades dans un tract.
MAYOTTE : DES LITS ET DES SAGES-FEMMES, PAS DES MATRAQUES !
Après sages-femmes de Mayotte, la CGT-Ma a déposé auprès de l’ARS un préavis de grève à partir du lundi 9 mai.
Le personnel du pôle gynécologie obstétrique et peut-être bien d’autres agents de la fonction publique hospitalière pourraient entrer en grève illimitée pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et le manque de moyens. En effet le nombre des naissances ne cesse d'augmenter (9200 en 2015 contre 7300 en 2014) alors que les effectifs restent les mêmes. Les agents n'arrivent plus à faire face à ce surcroît de travail. Il manque non seulement du personnel dans les services, mais aussi des lits, si bien que les patientes sont installées sur des brancards dans les couloirs des hôpitaux.
Lors de la dernière grève d'avril, les travailleurs mahorais revendiquaient justement les mêmes droits qu’en métropole, mais aussi des moyens supplémentaires pour les services publics (éducation nationale, santé, etc.). Le gouvernement a répondu que, concernant les questions sociales, l'égalité avec la France ne serait pas réalisée avant plusieurs années. Mais face à la colère des travailleurs, il a de suite dépêché plusieurs dizaines de CRS de la Réunion pour rétablir son ordre.
De l'argent il y en a pour la répression, pas pour satisfaire des besoins élémentaires de la population mahoraise.
LES AGENTS PÉNITENTIAIRES SE LIVRENT…
Ce mardi midi le personnel pénitentiaire de Domenjod s’est rassemblé devant la prison pour demander à l’État plus de moyens pour assurer ses missions d’insertion et de probation des ex détenus.
Ce mouvement est loin d’être un acte isolé car cela fait trois mois que ces agents, sous la bannière de l’intersyndicale CGT/CFDT/SNE-PAP/FSU, se mobilisent tous les midis à leur de pause (ils n’ont pas le droit de grève) pour revendiquer le renforcement des moyens du personnel pénitentiaire, en l’occurrence les agents du SPIP (service pénitentiaire d’insertion et de probation) qui ne sont pas assez nombreux pour suivre les dossiers (150 à 200 dossiers à la Réunion contre 100 en métropole).
En plus de leur lourde charge de travail, les agents sont de plus en plus souvent exposés à des agressions par certains détenus ou leurs familles.
L’intersyndicale et les agents dénoncent depuis 10 ans le sous-effectif et maintiennent la pression pour que leur ministre de tutelle leur donne satisfaction.
SPEED DATING CHEZ ORANGE : 15 MINUTES POUR SE FAIRE EMBAUCHER…OU ETRE RECALÉS !
L’entreprise Orange recrute à « l’américaine ». Le 19 mai les candidats chez l’opérateur « historique » devront défiler par binôme (comme à l’armée !) pour passer un entretien à l’embauche devant des responsables de l’entreprise.
Outre le stress et l’humiliation, les demandeurs d’emplois auront 15 minutes pour convaincre les recruteurs et espérer décrocher un emploi…en alternance chez Orange. À la fin de cette demie journée marathon seule une trentaine de candidats seront retenus et convoqués…à un entretien avec un manager.
Selon Orange le « speed recruiting » est intéressant pour « trouver des profils auxquels l’entreprise n’aurait pas pensé… ». Les patrons d’Orange, comme bien d’autres, mettent volontairement des dizaines de travailleurs en concurrence dont des jeunes qui cherchent un premier emploi, en leur faisant miroiter avec l’appui de Pôle emploi, qu’ils ont tous leur chance de décrocher un travail. Mais que d’espoirs vains ! Seule une poignée (53 postes pour 2016) sera prise par Orange.
Le chômage est tel à la Réunion que les patrons se permettent de jouer à la loterie avec les travailleurs qui désespèrent de trouver un emploi, souvent pour des salaires de misère et dans des conditions de travail pénibles (le nombre de suicides chez Orange en témoigne).
En s’organisant collectivement les travailleurs pourront, par leurs luttes, faire ravaler leur mépris aux patrons et les obliger à embaucher pour de bon en répartissant le travail entre ceux qui ont un emploi et ceux qui en sont privés.