Bulletin de l'URE CGTR du 7 juin 2016
RÉACTION DES TRAVAILLEURS DE MOOLAND CONTRE LA RÉPRESSION SYNDICALE
Le patron des cars Mooland n'apprécie pas la CGTR. Il a décidé de se débarrasser du délégué de notre syndicat dans son entreprise au prétexte que celui-ci aurait appelé à des grèves « illégales », sans préavis alors qu'il s'agissait en fait d'appeler les travailleurs à l'action dans le cadre de grèves nationales. Le délégué de la CGTR a aussi eu le tort de revendiquer le respect des horaires. Il a aussi osé appeler ses camarades de travail à manifester devant le siège de l'entreprise pour s'opposer à transporter les voyageurs debout sur les trajets inter-urbains. Une action couronnée de succès puisque les patrons sont revenus sur leur décision.
Mal en a pris à Mooland, car le comité d'entreprise a majoritairement voté contre le licenciement de notre délégué, Arnaud Cadarsi. Ce dernier a été accompagné par une forte délégations de ses collègues de travail lors de sa convocation à l'entretien préalable ce qui démontre ainsi le soutien dont il bénéficie dans l'entreprise. Une claque pour ce patron qui croyait peut être l'affaire gagnée d'avance. Souhaitons que l'inspection du Travail qui doit être sollicitée refusera cette demande de licenciement scandaleuse !
GRÈVE SUR LE CHANTIER DE LA NRL
Deux mois après la grève du BTP pour l'augmentation des salaires, les 126 ouvriers de Vinci travaillant à la fabrication des voussoirs du pont de la future NRL ont à nouveau cessé le travail mardi 31 mai pour obtenir l'augmentation de leur prime de résultat.
Après une journée de grève, la direction de Vinci acceptait d'augmenter leur prime de 60 %.
Un succès donc pour ces camarades qui par leur détermination collective font une fois de plus la démonstration que seule la lutte paie.
GHER : LE COUP DE SANG DE LA CGTR
La CGTR du GHER de Saint Benoît a tenu à souhaiter la bienvenue au nouveau directeur de l'établissement ...en lui rappelant ses obligations de veiller à la bonne santé des salariés de l'hôpital, en l'occurrence ceux du service d'hémodialyse qui sont en souffrance et proches du burn out!
La CGTR dénonce la pression permanente, le climat délétère permanent, le non-respect des repos hebdomadaires, l'absence de communication constructive, la mise en concurrence des soignants, les objectifs individuels imposés, le chantage au contrat de travail pour les contractuels et le chantage à la stagiairisation.
La CGTR réclame donc que le nécessaire soit fait pour que les salariés retrouvent des conditions de travail dignes et une certaine sérénité.
AGRICULTURE : L'ÉTAT MET LA MAIN À LA POCHE POUR LES PLANTEURS
À quelques semaines du début de la coupe de canne, la Chambre d'Agriculture, l'État et Pôle Emploi font campagne pour recruter des coupeurs de canne, en l'occurrence des bénéficiaires du RSA. Un élu de la Chambre a déclaré vouloir rassurer ces derniers qui craignent de se voir couper leurs allocations... mais ce sont les planteurs qui seront aidés. Les représentants de l'État et de Pôle emplois ont en effet rappelé lors des réunions d'informations destinées aux planteurs qu'ils pouvaient profiter des contrats CUI-CIE subventionnés à 45 % du SMIC, soit 660 euros sur un montant global mensuel de 1466 euros bruts pendant 3 mois, s'ils s'engagent à embaucher les coupeurs sur une période minimum de 6 mois
Ces dernières années, des contrôles effectués par l'inspection du Travail sur les exploitations cannières avaient révélé que la majorité des planteurs ne déclaraient pas leurs salariés. Suite à ces contrôles, les planteurs avaient demandé un moratoire de plusieurs années pour se mettre en règle, c'est à dire l'autorisation légale de continuer à exploiter les coupeurs au noir.
Avec sa proposition des CUI-CIE, l'État se substitue donc aux patrons que sont les planteurs, en prenant à sa charge une partie non négligeable des salaires des coupeurs.
LA GRÈVE DU 14 JUIN SE PRÉPARE
Samedi 4 juin, une assemblée générale convoquée par notre union a réuni une soixantaine de militants de notre organisation. Y était aussi présents Jacky Balmine pour la fédération CGTR BTP, Georges Caro pour la fédération Commerce et Ivan Hoarau pour la confédération.
Les militants présents ont rappelé l'enjeu de la lutte contre la loi Travail et combien les travailleurs de la Réunion sont concernés par celle-ci. Si elle devait s'appliquer, alors tout ce que les patrons font déjà depuis des années illégalement (dépassement d'horaires, non paiement des heures supplémentaires, absence de visite médicale à l'embauche, non respect de l'égalité homme/femme, licenciements abusifs, etc), ils pourraient le faire en toute légalité sans possibilité de recours pour les travailleurs lésés devant les prud'hommes. À cela s'ajoute la possibilité pour les patrons d'imposer des conditions de salaires et de travail inférieures à ce que disposent le code du Travail et les conventions collectives.
Un nouvel appel à la grève a été lancé par l'intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires-Unef-Unl pour le mardi 14 juin. La CGTR se joint bien sûr à cet appel.
Des tracts à distribuer dans les entreprises et sur les lieux publics (marchés, carrefours) sont d'ores et déjà disponibles au siège de l'union. Nous appelons nos militants et adhérents à s'en munir pour populariser l'action du 14 juin.
Nous avons une semaine devant nous pour mobiliser. Le sénat a encore amplifié les attaques contenues dans le projet de loi qui doit repasser devant les députés en juillet pour le vote final... ou que le gouvernement est décidé à faire passer en force en utilisant une fois de plus le 49-3
Seul le rapport de force que nous saurons construire pourra le faire reculer ! Tous à la mobilisation !
MACRON REÇU COMME IL FAUT !
Emmanuel Macron, le ministre de l'économie, s'est fait conspué par plusieurs dizaines de manifestants opposés à la loi Travail à Montreuil qui l'ont accueilli aux cris de « Plutôt en grève qu'en costard », « Attention demain minuit dernier délai pour payer l'ISF » ou encore « Nos tee-shirts plus résistants que vos chemises » et bien sûr : « Retrait, retrait de la loi Travail ! ».
Ce ministre s'était en effet illustré par ses propos provocateurs et méprisants envers les travailleurs en déclarant : « La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler ».
Venu se pavaner dans cette ville de la banlieue parisienne pour inaugurer un timbre célébrant le 80ème anniversaire du Front populaire, ce représentant de la « haute » a un peu goûté à la colère de ceux qui triment et n'arrivent pas à vivre de leur travail. Souhaitons que ce ne soit qu'un avant goût de ce que lui réservent les travailleurs. À lui, au patronat et à son gouvernement !