Bulletin de l'URE du 5 juillet 2016
Chaque mardi, de 18H00 à 19H30, l’Union Régionale Est CGTR organise dans son local une réunion d’information et de discussion sur les problèmes rencontrés par les travailleurs. Venez nombreux !
QUAND LE MÉDEF VEUT FAIRE SA LOI...
En 2013, le gouvernement Ayrault imposait une nième réforme des retraites, repoussant l'âge minimum de départ à la retraite à 62 ans, en accord avec le Médef et avec la complicité de la CFDT et de la CFTC.
Afin de faire passer cette pilule amère, il assortissait sa réforme du Compte Personnel de Prévention de la Pénibilité (le C3P), dispositif consistant à prendre en compte les conditions difficiles dans lesquelles s'exercent de nombreux métiers et concernant potentiellement 3 millions de travailleurs.
10 critères devaient être ainsi retenus devant permettre aux travailleurs concernés de cumuler des points, jusqu'à 8 par an, leur ouvrant le droit à un départ anticipé , soit à une formation, soit à un transfert sur un poste moins pénible. 10 points ouvrant le droit à un départ anticipé à la retraite d'un trimestre, à un trimestre de travail à mi-temps ou à 25 heures de formation, par exemple.
Dans un premier temps, le gouvernement n'a retenu que quatre de ces facteurs (travail de nuit, travail répétitif ou horaires alternatifs, travail en milieu hyperbare). Face aux protestations du Médef, il a repoussé la prise en compte des autres facteurs (postures pénibles, manutention manuelle des charges, agents chimiques, vibrations mécaniques, températures extrêmes et bruit) au 1er juillet 2016.
Le patronat a donc largement eu le temps de se préparer à cette nouvelle situation. Eh bien Gattaz, le président du Médef, vient de décréter, quelques jours avant cette date butoir, que « cette loi ne s'appliquerait pas ». Valls et sa ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, n'ont eu d'autre choix, à la suite de cette provocation patronale, que de dénoncer les prétentions de Gattaz.
Mais il y a fort à parier que leurs coups de gueule s'arrêtent là tant il nous ont habitués, depuis qu'ils sont en place, à leurs reculades répétées devant les patrons.
La CGTR exige que la loi soit appliquée et fera tout ce qui est en son pouvoir dans les entreprises pour qu'elle le soit.
SANS LUTTE, L'ÉGALITÉ RESTE UN VAIN MOT
L'égalité est inscrite au fronton des mairies, le gouvernement a même institué une secrétaire d'État à l'égalité réelle, mais dans les entreprises ce mot reste vide de sens pour les femmes.
Dans les grandes surfaces de l'Est, la discrimination des femmes est patente. Ainsi, à l'occasion des NAO, on peut constater dans une grande surface de Saint André que 66 % des CDD de l'entreprise sont occupés par des femmes et que 80 % des temps partiels sont occupés par des femmes. Ceci a aussi pour conséquence que les femmes ouvrières et employées sont les plus mal payées alors qu'elles ont les mêmes besoins que les hommes et doivent pour une bonne part d'entre elles assurer seules les frais d'entretien de leur famille.
L'intervention de tous nos militants (femmes et hommes) dans les entreprises, en lien avec les travailleurs, pour exiger le passage de tous les temps partiels non choisis, pour imposer la transformation des CDD en CDI est donc indispensable pour en finir avec cette discrimination insupportable.
DES GRAINS DE SUCRE DANS LES ROUAGES
À l’usine de Bois Rouge le démarrage de la campagne sucrière se fait par à-coups : moteur DRUM qui pète, contacteur 400V sur le pont qui ne fonctionne pas, problème sur blocage de frein hydraulique, etc.
Des arrêts tous les cinq minutes mais pas pour les ouvriers qui doivent « monté-desann » pour réparer les pannes, certains sacrifiant jusqu’à leur temps de pause goûter.
À coup sûr les entretiens des machines n’ont pas été faits comme il se doit en inter campagne …par manque de personnel.
À BAS LA LOI TRAVAIL !
La loi Travail n'est pas encore votée et le rejet des travailleurs contre ce texte démolissant les protections légales des salariés dans les entreprises est partagé par une majorité de salariés et de jeunes. La mobilisation est plus que jamais à l'ordre du jour.
Ce mardi 5 juillet à 9 h 30, la CGTR et les autres syndicats composant l'Intersyndicale appellent à un rassemblement devant la Préfecture du chef lieu. Nous y serons et appelons tous les travailleurs à s'y rendre.
AH, ELLE EST BELLE LA MORALE PATRONALE !
La presse bien pensante et pro patronale s'est émue après le discours d'Emmanuel Faber, directeur général du groupe Danone, tenu devant une assemblée d'étudiants de HEC. Ce dernier, fervent catholique selon le Figaro a prôné la « justice sociale ». L'épreuve subi par son frère atteint de schizophrénie lourde aurait fait basculé sa vie et lui aurait fait découvrir « la beauté de l'altérité », « l'amitié des SDF » et lui aurait prouvé « que l'on peut vivre avec très peu de choses et être heureux ».
En tout cas, cette révélation ne l'a pas empêché de percevoir, sans remord, 4,8 millions d'euros en 2015, soit une hausse de 30 % en un an... et d'imposer aux salariés de Danone une nouvelle organisation du travail, un « lean management » méthode japonaise dite du « juste temps » entrainant un accroissement des cadence et une baisse des effectifs de 40 à 50 chaque année dans la méga usine de Ferrière en Normandie. Un site où les salariés ont déclenché une grève avec la CGT pour se défendre contre les attaques répétées de Faber et des dirigeants de Danone qui se sont partagés 25,8 millions d'euros de bénéfices et 1,6 millions d'euros au titre du CICE.
TOUT VA BIEN MADAME LA MARQUISE !
De retour dans l’île, la ministre des Outre Mer, George Pau Langevin a déclaré qu’« un certain nombre d’indicateurs sont au vert et « que la situation s’éclaircit à la Réunion », mais aussi « le crédit d’impôt compétitivité emploi, les exonérations de cotisations sociales : on peut penser que les mesures que nous avons prises sont adaptées et que les entreprises vont mieux ». La ministre socialiste reprend à son compte l’adage selon lequel quand tout va bien pour les entreprises, tout va bien pour la société.
Si elle avait consacré moins de son temps à s’entretenir avec les patrons dans les bureaux feutrés de la préfecture et avait interrogé les travailleurs du rang, elle aurait pu prendre la mesure de leurs difficultés à finir leurs fins de mois avec des salaires de misère, elle aurait pu constater le mauvais état de leurs logements ou de leur environnement. Mais madame Pau Langevin comme ses homologues du gouvernement « socialiste » passe le plus clair de son temps avec les représentant patronaux. Elle ne voit donc rien de la situation concrète des salariés, des chômeurs et des petits retraités, des jeunes sans avenir.
Questionnée par ailleurs par le Quotidien à propos de la constructions des 4000 logements neufs promis par Valls l’an dernier, elle a répondu pour évacuer la question : « Quand on promet, c’est surtout un objectif ».
En clair, quand le gouvernement promet quelque chose aux travailleurs ou aux classes populaires, c’est toujours pour la saint Glin Glin, mais quand il s’agit des patrons, ça tombe tout de suite !