Bulletin de l'URE CGTR du 20 décembre 2016
Chaque mardi, de 18H00 à 19H30, l’Union Régionale Est CGTR organise dans son local une réunion d’information et de discussion sur les problèmes rencontrés par les travailleurs. Venez nombreux !
GRÈVE À LA CLINIQUE DE LA PAIX
« Clinique de La Paix, en grève! »; « Salariés en souffrance, patients en danger! ». Hier, à leur huitième jour de grève, les salariés de la Clinique de La Paix ont continué à sensibiliser d’autres salariés qui travaillent dans l’enceinte du GHER de Saint Benoît ainsi que les visiteurs.
Tôt le matin un groupe de grévistes accompagné de camarades de la CGTR de l’est est allé demander le soutien de leurs collègues de la Clinique de Sainte Clotilde en leur expliquant les raisons de leur mouvement de grève. Ces deniers ont exprimé leur solidarité vis-à-vis des grévistes et les ont encouragés à poursuivre leur lutte jusqu’à obtenir gain de cause car eux aussi connaissent les bas salaires et subissent les pressions des dirigeants du groupe Clinifutur.
Le directeur de la Clinique de La Paix qui depuis le début de la grève ne daigne rencontrer les grévistes pour négocier sur les revendications, ne s’est pas gêné pour venir essayer d’intimider la délégation des grévistes en osant dire que certains d’entre eux « gagnent plus de 3000 euros », « La Clinique de La Paix a octroyé une augmentation de salaires de 20% en quatre ans » ou encore que les grévistes n’avaient pas choisi la bonne voie en faisant grève. Ce à quoi ces derniers ont rétorqué que si avec 20 % de hausse de salaire la majorité du personnel touchait entre 1200 et 1300 euros, avant cela les salariés devaient être en situation d’esclavage !
Au bout de deux heures de diffusion de tracts et de discussions avec leurs collègues, les grévistes sont allés ensemble déposer un courrier pour une demande de rendez-vous avec le PDG du groupe Clinifutur. Celui-ci ,qui était absent, a laissé entendre qu’il recevrait les salariés de la Clinique de La Paix…la semaine prochaine, peut-être.
C’est dire le peu d’intérêt que portent les dirigeants de Clinifutur et de la Clinique de Saint Benoît pour les travailleurs, surtout lorsque ceux-ci osent leur tenir tête en réclamant le respect de leurs droits inscrits dans la convention collective et des augmentations de salaires.
Le mépris et le chantage de leur hiérarchie n’ont fait que renforcer le moral et la détermination des salariés de la Clinique de La Paix qui ont la volonté de faire payer leurs patrons.
SAINTE-ANNE : DES OUVRIERS TRAITÉS COMME DES ESCLAVES
Jouant sur les différences de salaires entre Maurice et la Réunion, un exploitant agricole de Sainte Anne, propriétaire de 15 hectares de champs de letchis et d'ananas faisait venir depuis des années des ouvriers agricoles mauriciens munis de visas de touristes pendant la période de cueillette de fin d'année.
Il les payait 50 euros par jour pour 13 heures de travail, en trouvant encore le moyen de prélever sur cette somme indigne quelques euros pour les repas (un morceau de pain et des sardines en boites), le logement (bois sous tôle) et le transport. Il n'en déclarait pas une grande partie à l'URSAFF, c'est ce qui a amené cet organisme et la police à le pister, puis à l'arrêter pour « traite d'êtres humains ».
Ses biens ont été saisis sur ordre du tribunal de façon conservatoire et il encourt une peine de prison de 10 ans et 1,5 millions d'euros d'amende. Le jugement est prévu en mars 2017.
C'est la société capitaliste basée sur la recherche frénétique du profit qui engendre ce type d'individu complètement déshumanisé et la maltraitance extrême des travailleurs. Le salariat se rapproche plus dans un cas pareil de l'esclavage qui a été aboli à la Réunion en 1848. La vigilance est de mise sur la réapparition de ce dernier, y compris sur le sol français. Quant à ces conditions abominables de vie, il faut rappeler qu'elles sont le lot quotidien aujourd'hui de centaines de millions de travailleurs dans le monde.
Voilà pourquoi le premier article des statuts de la CGTR déclare que notre organisation lutte pour l'abolition du salariat.
QUAND LA DIRECTION D'EDF RÉUNION SE MÊLE DE CE QUI NE LA REGARDE PAS
Lors d'un dernier CHSCT, le représentant du centre a porté à l'ordre du jour un point particulièrement surprenant : l'intention de la direction de convoquer les agents à l'issue de tout arrêt maladie (même d'un jour !). Cette annonce ne tombe pas à l'improviste, mais après qu'on a constaté une hausse significative des arrêts maladie en 2016.
Au lieu d'en aller chercher les causes dans son management et sa politique de réduction des coûts (baisse des effectifs, augmentation des cadences, pressions sur les agents), la direction préfère faire pression sur ces derniers pour qu'ils s'arrêtent le moins possible.
L'instauration de telles convocations reviendrait à donner le pouvoir à la direction d'EDF de contester le diagnostic des médecins. Le médecin contrôle d'EDF s'en est déjà inquiété en demandant à la direction du centre de modifier le libellé de ce point de l'ordre du jour en ne faisant plus référence aux arrêts maladie et la CGT a déclaré qu'elle s'opposera à toute ingérence de sa part sur le terrain médical.
10 EUROS DE PLUS PAR MOIS POUR LES SMICARDS AU 1ER JANVIER 2017, LE GOUVERNEMENT SE PAIE NOTRE TÊTE !
Cette année encore le gouvernement socialiste, nouveau premier ministre en tête, s'est prononcé, à nouveau, comme il n'a cessé de le faire depuis le début du quinquennat de Hollande, contre un « coup de pouce » au SMIC.
Il a décidé d'appliquer strictement « la formule légale de calcul de la revalorisation du salaire minimum en fonction de l'inflation constatée et de la moitié la moitié du gain de pouvoir d'achat du salaire horaire de base ouvriers et employés (SHBOE) » !
Traduction concrète :
Le SMIC horaire brut passera de 9,67 € à 9,76 €.
Le SMIC mensuel brut (base 35 heures hebdo) passera de 1466,62 € à 1480,27 euros brut mensuels, soit un gain de 13,65 €.
Le SMIC mensuel net (base 35 heures hebdo) passera de 1129,29 € à 1139,79 €, soit un gain de 10,50 €.
Jusqu'au bout ce gouvernement aura donc agi en faveur du patronat et des banquiers leur accordant généreusement son aide financière par dizaines de milliards. Les travailleurs les moins payés n'auront eu droit de sa part qu'à des augmentations ridicules, faisant ainsi la part belle au patronat qui les exploite.
La CGTR avec la CGT considèrent cela comme une injure faite à ces millions de travailleurs qui ne peuvent répondre à leurs besoins et à ceux de leurs familles avec un salaire aussi faible.
Elles revendiquent que le SMIC mensuel brut soit immédiatement porté à 1800 €.