Bulletin de l'URE CGTR du 14 février 2017
Chaque mardi, de 18H00 à 19H30, l’Union Régionale Est CGTR organise dans son local une réunion d’information et de discussion sur les problèmes rencontrés par les travailleurs. Venez nombreux !
RISQUE DE SUPPRESSIONS DE POSTES À LA CHAMBRE D’AGRICULTURE,
Huit mois après le déblocage de fonds du nouveau Feader, une vingtaine de postes ne sont toujours pas financés dans différents services de la Chambre d’Agriculture.
La direction avance comme raison le refus des bailleurs de fonds, en l’occurrence le Conseil départemental, de financer les actions dont la plupart sont assurées depuis des décennies par la Chambre.
Si aucune solution n’est trouvée pour sauvegarder ces postes, pour tout ou partie, à la Chambre, les services rendus aux agriculteurs dans le cadre du service public se réduiraient, voire disparaîtraient au profit des organismes privés dont les missions premières ne sont pas de garantir un service universel aux agriculteurs, mais plutôt de faire du profit.
Et si ces missions assurées aujourd’hui par les agents de Chambre disparaissent, ce sont les emplois qui risquent de disparaître.
Les directions successives à la Chambre, les financeurs, l’État, n’ont de cesse de répéter qu’il y a trop d’agents à la Chambre et qu’il faudra continuer à baisser les effectifs.
Les salariés de la Chambre ne seraient malheureusement pas les seuls à subir les conséquences de la politique des Collectivités locales, de l’État et de l’Europe qui ont décidé d’appliquer de plus en plus les coupes dans les budgets de l’institution.
Les petits agriculteurs et les éleveurs seraient aussi lésés par la perte des conseils et aides qui leur sont fort utiles et souvent prodigués gratuitement ou à des coûts peu élevés. Auront-ils les moyens de recourir à des structures privées? Certains pourraient-ils même maintenir leur activité sans l’appui des agents de la Chambre?
L’avenir des techniciens et des petits agriculteurs et éleveurs est menacé. C’est pourquoi il est impératif de se préparer à la riposte tous ensemble, salariés de la Chambre et agriculteurs. Tous sont concernés et doivent défendre ensemble leurs emplois et leurs salaires.
La CGTR affirme que les moyens existent. Il dépend de tous les travailleurs concernés qu’ils soient mis au service de ceux qui produisent les richesses.
EDF : CARLOS PASSE, LE RÉSEAU TRÉPASSE !
Lors du passage de la dépression Carlos à proximité de la Réunion, la ligne haute tension 63 Kv reliant l'usine électrique de Bois Rouge au poste de transformation de Moufia a cédé privantd'électricitédes milliers d'usagers pendant plusieurs heures.
Les vents n'étaient pourtant pas bien forts lors du passage du météore. Il ne faut donc pas aller chercher l'explication du côté de la météo. La raison de cet effondrement du câble haute tension a pour origine... la corrosion des connecteurs situés en tête des pylones. La dégradation de ces matériels essentiels à la bonne tenue de la ligne avait pourtant été signalée par les techniciens d'EDF à plusieurs reprises à la direction du centre... qui n'en a pas tenu compte, économies obligent !
Il faut dire que la préoccupation actuelle de la direction d'EDF n'est pas l'entretien du réseau, pas plus qu'à assurer la continuité d'alimentation de la population en énergie, mais trouver de l'argent pour renflouer Areva et assurer des rentes aux compagnies privées de production d'électricité.
La CGTR dénonce ces choix financiers d'EDF dont pâtissent ses travailleurs et les consommateurs.
FIN DE LA GRÈVE À L’EHPAD DE ROQUEFEUIL
Après neuf jours de grève les travailleurs de la résidence privée Ehpad de Roquefeuil à Saint-Gilles ont mis un terme à leur mouvement, mais pas aux négociations qui se poursuivent.
Les salariés de cet établissement d’hébergement de personnes âgées avaient cessé le travail le 31 janvier pour les revendications suivantes : une augmentation de salaire de 400 euros, un 13ème mois, un juste calcul de l’ancienneté, le paiement du travail effectif de nuit, le remplacement des absents, le libre choix de leur complémentaire santé, etc.
Le PDG Pierre Chenard a constamment manœuvré pour faire traîner le conflit en longueur, refusant d’entamer les pourparlers avec les grévistes, posant même comme préalable que ceux-ci viennent sans leur défenseur syndical extérieur à l’entreprise.
Même si, pour l’instant, les salariés n’ont pas réussi à faire plier leur direction, ils n’ont pas cédé au chantage de celle-ci. Ils ont tenu bon et espèrent obtenir gain de cause.
DÉBRAYAGE À SFR CONTRE LES SUPPRESSIONS DE POSTES
SFR, un des principaux opérateurs de téléphonie, s’apprête à supprimer un tiers de ses emplois (5000 sur 14 200 au niveau national ! 80 à la Réunion – un quart de l'effectif - et 20 à Mayotte). Mais pour maquiller ces milliers de licenciements, la direction du groupe a déclaré qu’elle aurait recours à des « départs volontaires ».
Suite à cela, tous les syndicats de l’entreprise se sont réunis et ont dénoncé cette énième saignée dans les effectifs. Ils ont appelé les salariés du groupe à débrayer le 9 février pendant deux heures contre ce projet néfaste, mais aussi pour obtenir des augmentations de salaires et une amélioration de leurs conditions de travail. En effet, non contente de réduire les effectifs, la direction prétend en plus imposer le gel des salaires à ses salariés… qui ont réagi en réclamant une augmentation de 2.5% !
Cet arrêt de travail a été largement suivi.
Pour les travailleurs et leurs syndicats, ce plan n’est pas justifié. En effet, la masse salariale de SFR ne représenterait que 8% des charges et le groupe appartenant au capitaliste Patrick Drahi, «Altice», réalise chaque année 80 millions d’euros de bénéfices.
Le délégué de la CGTR a rappelé que la direction avait déjà diminué les effectifs de l'entreprise, augmenté la proportion des intérimaires et des CDD et ne remplace pas les arrêts maladie. Tout cela fait que les travailleurs de SFR sont surbookés. Accepter de nouvelles suppressions d'emplois aggraverait encore leurs conditions de travail déjà déplorables.
Suite à leur débrayage, les travailleurs de SFR ont menacé de se mettre en grève ; pour de bon si la direction ne « revoit pas sa copie ».Ils ont raison ! Seule une grève majoritairement suivie par l’ensemble des salariés du groupe permettra de faire reculer leur direction et l’obligera à prendre sur ses profits pour maintenir l’emploi et augmenter les salaires !
FILLON AIME LES RICHES
Faisant l'impasse sur ses gamelles judiciaires, le candidat de la droite à l'élection présidentielle, François Fillon, a tenu à rappeler lors de son passage à La Réunion qu'il était avant tout le candidat des patrons et des riches, qu’il maintiendrait les exonérations sociales pour les patrons et la défiscalisation encore pendant 10 ans. Même pas sûr d'être élu à la prochaine présidentielle, Fillon s'imagine-déjà être reconduit à celle de 2022 ! Quelle modestie !
S'il y a un domaine dans lequel on peut croire Fillon sur parole, c'est bien dans celui des aides au patronat. Des milliers de travailleurs peuvent constater sur leurs fiches de paie que leurs patrons sont exonérés, chaque mois, de plusieurs centaines d'euros de cotisations sociales grâce aux « lois Fillon. Pour autant, les salariés concernés ont-t-ils vu leurs salaires augmentés, leurs conditions de travail améliorées ou leurs emplois précaires transformés en CDI ? Que non ! Bien au contraire, les bas salaires sont devenus la règle et la précarité s'est développée comme jamais.
- à la loi de défiscalisation, elle n'a bénéficié qu'aux riches propriétaires et aux sociétés immobilières, alors que des dizaines de milliers de Réunionnais des classes populaires peinent toujours à se loger dans de bonnes conditions et à prix abordables.
Les discours de Fillon ne s’adressent qu'aux riches.