Adresse de la CGTR aux travailleuses et aux travailleurs à l’occasion du 8 mars 2021
Madame, Monsieur, Chère et Cher Camarade,
Révélateur d’une crise plus profonde du système capitaliste actuel, la crise du covid 19 frappe durement le monde entier.
Les travailleuses, les travailleurs, les étudiant.e.s et surtout les défavorisé.e.s payant le plus lourd tribut.
Les salariés, les femmes notamment, sont donc en 1ère ligne : perte de salaires, d’emploi, augmentation de la précarité.
La crise sanitaire met en lumière les profondes inégalités sociales : pas de logement, logement sur-occupé.
Au regard des incertitudes quant à l’évolution de ce virus, de ses variants et donc du devenir de cette épidémie, quant à la capacité de réaction de l’Etat, et compte tenu du risque d’autres vagues de contagion, la CGTR estime que la majorité des Réunionnaises et des Réunionnais est engagée dans la maîtrise de la situation sanitaire, que conséquemment doivent immédiatement cesser les attaques contre leur dignité et leur sens civique doit être respecté.
Aussi, les discours du Préfet et de l'ARS clairement fondés depuis le début de cette situation COVID-19 sur l’irresponsabilité de la population réunionnaise pointée du doigt, sont intolérables tant dans la forme que dans le fond.
Il a été évoqué la rencontre des édiles avant prise de décision mais quelle est la place des salarié.e.s dans cette situation sanitaire ? Quelles sont les mesures prises pour la sécurité des salarié.e.s ? Quid des responsabilités des patrons face aux salarié.e.s ?
À quand un échange avec les Organisations Syndicales, aux oubliettes le dialogue social territorial ?
Aujourd'hui, dans cette situation sanitaire, les salarié.e.s sont invisibles -voire invisibilisé.e.s- dans les préoccupations de ces personnalités !
Où sont les données concernant les travailleurs et les travailleuses en chômage partiel, qui subissent des PSE, la pression des patrons pour établir les ruptures conventionnelles, les démissions, etc.
Au nom de l’unité nationale, le salariat est convié à sa propre régression.
La période électorale qui s'ouvre verra ses lots de promesses électoralistes, démagogiques et populistes s'afficher sans vergogne.
Et c'est par l'action et les luttes que les salariés pourront mettre en débat leurs préoccupations, les confronter à la nécessaire élévation du rapport de forces et des mobilisations.
La CGTR revendique :
- la mise en place d’une cellule de crise (guichet unique) pour les salarié.e.s, les demandeurs d’emploi, les étudiant.e.s et les exclus (moratoire sans intérêts sur les dettes et loyers, différé de remboursements de prêt, interdiction des coupures d’électricité ou limitations d’accès, interruptions d’internet et de téléphone...),
- le maintien du salaire de tous les salarié.e.s impactés (CP, arrêt maladie, garde d’enfants,...),
- la prolongation des droits à l'assurance-chômage tant que durera la crise sanitaire, la situation des artistes, des intermittent.e.s du spectacle étant prégnante,
- le respect du droit du travail et des droits des travailleurs ainsi que le retrait des dispositions régressives de la réforme de l'assurance chômage et de la contre réforme des retraites,
- l’interdiction de verser des dividendes (pour les seules entreprises du CAC 40, montant record de 50 milliards),
- la reconnaissance du Covid19 comme maladie professionnelle pour tous les salarié.e.s ayant contracté le virus sur leurs lieux de travail ou lors de l’exercice de leurs professions,
- le SMIC à 1800€, la réévaluation des salaires et l’amélioration des conditions de travail,
- la semaine de 32 heures pour partager le travail et créer des milliers d’emplois, sans baisse de salaire,
- l'application des conventions collectives nationales au principe de l'égalité entre les salariés. Elle permettrait des avancées substantielles en matière de salaires, d'accès à la formation professionnelle, de prévoyance pour les salarié.e.s dont ceux des TPE, appelé.e.s à voter CGT du 22 mars au 4 avril 2021.
Le «jour d’après» devra accorder une attention particulière aux personnes défavorisées et à nos «vieux» durement éprouvés par la crise), se construira avec le respect de la représentativité des syndicats notamment, par une remise en cause radicale du système capitaliste.
Il se fera en intégrant la dimension environnementale et écologique qui doit cesser d’être un supplément d’âme ou prétexte à spéculer.
Le contrôle par la Nation (y compris nationalisation) de secteurs essentiels devra être un objectif primordial (indépendances agricole et industrielle, consolidation des services publics, relance de l’hôpital public et du système de Santé, relocalisation d’activités vitales à la Nation,...).
Des investissements massifs dans les services de soins et de santé publique, fragilisés par les politiques d’austérité, seront nécessaires et poseront inévitablement la question d’une autre répartition des richesses.
La CGTR félicite tous les salarié.e.s et notamment celles et ceux particulièrement exposé.e.s qui, au péril de leur santé voire de leur vie, œuvrent à la solidarité et à la vie et invite à saisir l’occasion de s’exprimer lors de notre mobilisation du 8 mars prochain.
Le 8 MARS, Journée internationale de LUTTE POUR LES DROITS DES FEMMES !, moment fort de lutte et de fraternité des salarié.e.s. est plus que jamais d’actualité, car nous sommes encore très loin de l’égalité entre les femmes et les hommes, particulièrement au travail : les femmes gagnent, en moyenne, toujours 25 % de salaire en moins ! Chaque jour, c’est comme si les femmes arrêtaient d’être payées à 15h40. À l’unisson, les travailleuses et les travailleurs du monde entier, ce jour là, vivent leur solidarité face à la volonté patronale de toujours réduire leurs droits et leur dignité.
A L’APPEL DE LA CGTR LE LUNDI 8 MARS 2021, TOUTES ET TOUS MOBILISÉ.ES POUR FAIRE DE L’ÉGALITÉ FEMMES HOMMES UNE RÉALITÉ !
TOUTES ET TOUS SUR L’ESPLANADE DU PETIT MARCHE A SAINT-DENIS DE 9H A 12H.
Salutations fraternelles.
p/La CGTR,
Corine RAMOUNE