bulletin URE CGTR du 25 juin 2013
BÉNÉFICES PLEIN PÔT POUR LES COMPAGNIES PÉTROLIÈRES
Victorin Lurel, ministre des DOM, a rendu public les bénéfices des compagnies pétrolières réalisés dans les DOM. Pour l’année 2011, ils s’élèvent à 50 millions d’euros pour les Antilles-Guyane et
à 40 millions pour la Réunion.
Autant dire que l’augmentation des prix des carburants et du gaz ces dernières années découlait uniquement de la volonté des compagnies de continuer à enrichir leurs actionnaires et que les
autres prétextes invoqués, tels que les fluctuations du cours du brut, n’étaient que du bla-bla destiné à nous faire avaler la pilule !
RETRAITES : C’EST AU PATRONAT DE PAYER !
Non content de ne pas avoir abrogé les lois scélérates de la droite contre la retraite à 60 ans après 37,5 années de cotisations, Hollande et son gouvernement viennent de nous annoncer leur
volonté de procéder à une nouvelle réforme des retraites pour septembre.
Reprenant le discours patronal à leur compte, ils nous mettent en garde sur le danger qui guette notre système de retraite par répartition. Et c’est bien sûr pour le sauver... qu’ils nous
présentent comme inéluctable la nécessité de reculer encore d’un an, voire de deux, l’âge de départ à la retraite, de désindexer les retraites du coût de la vie et d’aligner le mode de calcul des
retraites du secteur public et des régimes spéciaux (6 derniers mois de salaire) sur celui du privé (25 dernières années).
Toute ces « solutions », remarquons-le, auraient pour effet d’épuiser encore un peu plus les salariés au travail et de diminuer le montant de leurs retraites. Hollande comme Sarkozy, veut faire
porter toute la charge du soi-disant rétablissement des comptes des caisses de retraite sur les épaules des salariés et ne rien demander aux patrons.
En convoquant une conférence sociale sur le sujet, Hollande tente de nous refaire le même coup qu’avec sa loi sur la « sécurisation de l’emploi ». Cette « négociation » est pipée d’avance, car
elle se place d’emblée sur le terrain choisi par le Médef.
La seule réponse efficace que pourraient leur donner les travailleurs et leurs organisations, c’est de se préparer à la lutte pour empêcher ce sale projet de se réaliser !
MISÈRE POUR LES RETRAITES, CADEAUX POUR LES PLUS RICHES
À la Réunion, le montant des retraites représente 1,2 milliards d’euros que se partagent environ 150 000 retraités.
1 milliard, c’est aussi… le montant de la défiscalisation dont bénéficient patrons et gros contribuables qui veulent échapper à l’impôt dans les DOM.
Voilà une dépense inutile qui pourrait par exemple servir à augmenter les pensions misérables servies aux 66 000 bénéficiaires de l’Allocation de Solidarité aux Personnes Agées (ASPA – 742
€ mensuels) de la Réunion !
LES SALAIRES : REVENDICATION CENTRALE DES TRAVAILLEURS
Après 12 jours de grève chez Renault et 10 jours de grève à la SHLMR, les grévistes ont repris le travail après avoir obtenu des augmentations de salaires un peu supérieures à ce que proposaient
leurs directions lors des NAO (0,8 %). 1,3 % chez Renault et 40 euros pour les bas salaires à la SHLMR. Par leur action, les travailleurs de ces entreprises et de bien d’autres ont affirmé
que les salaires qui leur étaient versés ne suffisent plus à faire face au coût de la vie.
Face à cela, la revendication de la CGTR de 200 € net d’augmentation de tous les salaires et d’un SMIC à 1700 € est toujours plus que nécessaire à imposer au patronat !
DÉBRAYAGE À LA POSTE DE SAINT BENOÎT
Suite à une agression verbale d’une employée de la Poste du centre ville de Saint Benoît par une usagère, les employés de ce bureau se sont mis en grève non seulement pour marquer leur solidarité
avec leur collègue agressée et traumatisée, mais aussi pour exiger de leur direction de meilleures conditions de travail pour que les agents travaillent en sécurité.
Eh oui, on vient travailler pour gagner sa vie… pas pour la mettre en danger !
DÉFISCALISATION : L’ÉTAT AUX PETITS SOINS POUR LES RICHES
Que ce soit le patronat ou les politiciens, toutes tendances confondues, ils parlent tous d’une même voix pour défendre le dispositif de défiscalisation en Outre-Mer que le gouvernement voudrait
retoucher.
Selon eux, remettre en cause la défiscalisation serait une catastrophe pour toute l’activité économique et l’emploi.
Comme si les patrons se souciaient de l’emploi !
La défiscalisation depuis qu’elle a été mise en place par Pons, ministre des DOM-TOM de Chirac, en 1986 n’a pas permis de créer un seul emploi. Le nombre des chômeurs a au contraire explosé à la
Réunion pour atteindre aujourd’hui le chiffre de 160 000, et on construit à peine 4000 logements dans l’île annuellement alors qu’il en faudrait 12 à 15 000 pour loger correctement tout le
monde !
Ce système n’a permis en fait qu’aux détenteurs de capitaux d’échapper à l’impôt et de s’enrichir. En fait de défense de l’économie, le patronat défend uniquement ses intérêts et les politiciens
font chœur avec lui.
Le manque à gagner généré par ce système est de l’ordre d’1,2 milliards d’euros par an. Autant d’argent que l’Etat ne consacrera pas au fonctionnement des services publics utiles à la
population.
UN INDICE… ET UNE PREUVE DE PLUS
Le gouvernement vient d’annoncer qu’il n’augmenterait pas le « point d’indice » qui
sert de base au calcul des revenus des fonctionnaires, alors que celui-ci est déjà « gelé »
depuis 2010.
Dans ce domaine comme dans d’autres, Hollande et Ayrault continuent
la politique de Sarkozy et laminent un peu plus le niveau de vie des travailleurs de la
fonction publique... tout en les
accusant d’être des privilégiés.