Conférence sociale des 9 et 10 juillet 2012 Pour la croissance et la justice sociale, la CGT propose
La CGT se félicite de l’organisation en juillet d’une conférence sociale organisée par le gouvernement. Après des années de politique régressive dans le domaine de l’emploi et du pouvoir d’achat, des services publics, d’atteintes aux libertés syndicales, les attentes des salariés sont grandes.
Des mesures immédiates sont attendues, elles doivent être prises. Parallèlement, des changements structurels s’imposent, par exemple en matière de reconnaissance et de valorisation du travail. De même, une réforme fiscale est nécessaire et un véritable contrôle des aides publiques aux entreprises s’impose.
Le patronat entend nous enfermer dans un cadre économique incompatible avec le progrès social et le développement humain durable. Il maintient la pression pour obtenir la baisse du coût du travail et continue à licencier.
Au contraire, la CGT propose de lier l’économique et le social et ainsi développer une autre répartition des richesses pour satisfaire les besoins sociaux.
Dans toute l’Europe, les politiques de soumission à la finance ont conduit les pays et les peuples dans l’impasse. L’ensemble des syndicats européens a rejeté l’austérité généralisée.
Dans ce contexte, la Conférence sociale doit porter des mesures aptes à relancer notre économie. C’est la condition pour sortir du cadre de la rigueur et faire progresser la protection sociale.
Des questions peuvent être traitées immédiatement, c’est le cas de l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Puisque la loi est votée, il faut maintenant des sanctions imposant le respect de la loi.
La démocratie sociale a besoin de moyens, de reconnaissance, c’est la condition d’un dialogue social de qualité, utile aux salariés, aux entreprises, au pays.
Enfin, l’industrie dans notre pays est un défi majeur tout comme le sont les services publics. C’est leur développement que doit porter un état-stratège et c’est de la responsabilité du gouvernement et du président de la République.
La CGT entend contribuer à la réflexion, à l’action, dans un esprit constructif et combatif pour que les revendications des salariés soient prises en compte, tant par le gouvernement que par les entreprises.
Disponible, exigeante, vigilante, la CGT vous informe pour débattre des revendications qu’elle porte et des moyens de les faire aboutir dans ce nouveau contexte.
La CGT portera, sur chacun des 7 thèmes retenus pour la conférence sociale, des propositions visant une répartition des richesses plus favorable aux salariés.
Ce que la CGT propose
Instaurer la Sécurité sociale
professionnelle,
arrêter les suppressions d’emplois,
orienter les investissements dans le
développement industriel et créer les emplois publics et privés nécessaires,
faire reculer la précarité notamment
pour les jeunes,
encadrer les ruptures
conventionnelles,
stopper l’utilisation abusive des
heures supplémentaires et du chômage partiel,
redonner les moyens au service public
de l’emploi,
permettre l’indemnisation de tous les
chômeurs,
contrôler les aides publiques aux
entreprises,
contraindre les entreprises à des
alternatives aux licenciements.
Ce que la CGT propose
Ouvrir des négociations pour renforcer
le droit à information, orientation, qualification et initiative en matière de formation,
garantir l’insertion professionnelle
des jeunes en rupture de scolarité et combattre les situations d’illetrisme,
redonner à l’école les moyens d’exercer
ses missions de formation initiale,
ouvrir une négociation nationale sur
les modalités d’intervention des salariés, sur l’élaboration des plans de formation,
clarifier les responsabilités pour le
financement de la formation des demandeurs d’emploi,
abroger les ordonnances Villepin de
2005 exonérant les entreprises de 10 à 19 salariés de financer le CIF (congé individuel de formation), renforcer son financement et garantir le droit effectif à chaque salarié,
redonner toute sa place à l’Afpa
(Agence de formation professionnelle pour adulte) au sein du service public de l’emploi,
rejeter toute ponction de l’Etat sur le
fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels.
Ce que la CGT propose
Augmenter de façon significative le
Smic pour atteindre les 1 700 euros bruts,
transposer cette hausse sur l’ensemble
des grilles de salaires et sanctionner les employeurs pratiquant des minima en dessous du Smic,
majorer les heures complémentaires pour
les salariés à temps partiel au même taux que les heures supplémentaires,
créer une surcotisation employeur pour
les emplois précaires ou les temps partiels subis,
doubler le paiement et récupérer les
heures travaillées exceptionnellement le dimanche,
faire participer les employeurs aux
frais de transport et à l’accès au logement,
bloquer les prix des loyers et
augmenter les aides au logement,
supprimer la prime dividende,
stopper la défiscalisation des heures
supplémentaires,
revaloriser de 25 % les minima
sociaux.
Ce que la CGT propose
Faire appliquer les lois sur l’égalité
professionnelle et sanctionner tout défaut d’application,
appliquer une rémunération égale pour
un travail de valeur égale,
gagner une loi dans la fonction
publique,
porter le Smic à 1 700 euros car
80 % des salariés payés au Smic sont des femmes,
examiner l’impact de chaque loi et
décret sur la situation des femmes,
développer le service public d’accueil
des jeunes enfants, la scolarisation dès 2 ans et des services péri scolaires,
faire progresser l’emploi stable et à
temps plein,
transformer le cadre dans lequel
s’exerce le travail : sens, reconnaissance et conditions de sa réalisation.
Ce que la CGT propose
Investir dans une véritable politique
industrielle,
redéfinir les filières industrielles
stratégiques et notamment, le rapport donneur d’ordre / sous-traitant,
arrêter la spéculation, les dérives
financières de court terme, le sacrifice des industries et des services publics, le gaspillage d’argent public pour financer les actionnaires et les revenus financiers, la casse de la protection
sociale et du code du travail,
aider les petites et moyennes
entreprises par la constitution d’un pôle financier public au service de l’emploi, la formation, la recherche, les équipements,
mettre en place un fonds européen pour
financer le développement social et économique.
Ce que la CGT propose
Rétablissement du droit à la retraite à
60 ans pour tous, associée à un bon niveau de pension,
reconnaître la pénibilité avec une
possibilité de départ anticipé,
rétablissement de l’AER (allocation
équivalent retraite),
répondre aux besoins croissants de la
population en repensant le financement de la protection sociale,
moduler les cotisations patronales en
fonction des politiques d’emplois et de salaires,
remettre à plat l’ensemble des
exonérations de cotisations,
intégrer dans le calcul des cotisations
toutes les formes de rémunération : épargne salariale, intéressement, stock option, primes des fonctionnaires,
mettre à contribution les revenus
financiers des entreprises,
favoriser l’emploi, les salaires,
l’investissement productif pour augmenter les recettes de la Sécurité sociale.
Ce que la CGT propose
Stopper les réformes régressives dans
tous les services publics,
répondre aux urgences sociales par le
prisme des droits fondamentaux : logement, éducation, santé, travail !
déployer des politiques publiques de
nature à satisfaire les besoins y compris nouveaux (allongement de la durée de vie, petite enfance, aide à l’autonomie),
définir et mettre en œuvre des services
publics au service du développement économique, industriel, social et territorial,
définir une politique pluri annuelle de
l’emploi : volume, nature, formation,
assurer le financement des politiques
et services publics : réforme fiscale, pôle financier public, politique monétaire et de crédit.
Démocratie sociale :
accorder des droits nouveaux
d’intervention aux salariés dans les entreprises,
reconnaître le droit syndical
interprofessionnel,
mettre fin à la discrimination dans les
moyens matériels et financiers entre organisations d’employeurs et de salariés,
examiner la représentativité des
organisations d’employeurs,
faire respecter le droit syndical sur
le lieu du travail,
mettre en œuvre une loi d’amnistie pour
réparer les condamnations liées à l’engagement syndical et stopper la criminalisation de l’activité syndicale.
Une réforme de notre système de santé :
garantir l’égalité d’accès aux
soins,
stopper les dépassements d’honoraires,
réguler l’installation des professionnels,
développer le service public
hospitalier et les centres de santé,
former des professionnels de santé,
garantir l’indépendance de la recherche
publique face à l’industrie pharmaceutique,
redonner les moyens et un rôle central
à la médecine du travail.