Bulletin de l'URE CGTR du 9 septembre 2014
GRÈVE À LA GTOI : LA DIRECTION CÈDE
La décision de la GTOI de licencier un chef de chantier pour faute professionnelle a été ressentie dans toute l’entreprise comme une injustice insupportable et qu’il était impossible de laisser passer sans réaction.
La réaction a été à la hauteur puisque dès lundi 1er septembre, à l’appel de la CGTR, de la CFTC et de la CFDT, plusieurs centaines d’ouvriers se sont rassemblés devant les locaux de la direction au Port pour exiger que celle-ci revienne sur sa décision.
Face à son refus, la grève s’est étendue à l’ensemble des chantiers mercredi obligeant non seulement la GTOI à réintégrer le salarié licencié sur un poste d’assistant à chef de chantier, mais aussi à concéder des avancées en matière de participation de la direction au financement de la mutuelle (elle passera à 70 % au 1er janvier 2015 au lieu de 60 % actuellement), de droit au 13ème mois (20 % d’un salaire ouvrier dans un premier temps) pour les contractuels qui représentent quand même 50 % des effectifs et primes d’intéressement et d’ancienneté pour les ETAM.
Par leur mobilisation, les travailleurs de la GTOI ont fait la preuve qu’il était possible de faire reculer les patrons. Un exemple à suivre pour tous les travailleurs victimes de l’arbitraire et de l’exploitation patronaux !
GRAND MATIN CONDAMNÉ DEVANT LES PRUD’HOMMES
En juillet 2010, la SAS SEGMA (Abattoir Grand Matin à Salazie, filiale de Crête d’Or) décidait de remercier deux ouvrières de l’atelier de découpe et de conditionnement au prétexte d’une « mésentente » par une rupture conventionnelle pour l’une et un licenciement pour « mésentente avec une de ses collègues perturbant le bon fonctionnement de l’entreprise » pour l’autre.
La direction décidait ensuite de réembaucher la première, mais pas la seconde qui décidait de porter l’affaire devant les Prud’hommes en avril 2013 avec le soutien de la CGTR Est.
Le 28 août dernier, le Tribunal de Saint Denis décidait de condamner la SAS SEGMA à 30 000 € de dommages et intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse et à 500 € de NCPC. Une décision qui, sans rendre son emploi à cette salariée, constitue un encouragement pour les autres salariés de l’entreprise à ne pas subir sans réagir.
DE QUOI EN FAIRE TOUT UN FROMAGE !
A la fromagerie Takamaka de l’Abondance Saint Benoît, on travaille beaucoup (10 heures par jour, 6 jours par semaine !) et pour pas grand chose (le SMIC).
Mais pour le patron, tous les prétextes sont bons pour tirer encore un peu plus sur la corde. Au prétexte de « difficultés », que l’argent ne rentre pas, le patron de cette entreprise familiale (700 litres de lait sont quand même traités chaque jour pour la confection des fromages), ne paient plus ses salariées depuis deux mois et demi et leur demande à présent de venir travailler le dimanche.
Demander à des salariées de travailler et produire plus alors que la commande est soi-disant en baisse, voilà une énigme ! Les salariées, épuisées et à court d’argent, ont contacté notre union qui leur a conseillé de porter l’affaire devant les Prud’hommes.
DISCRIMINATION SYNDICALE AUX IMPÔTS
Nommée assistante de prévention de la DRFiP de La Réunion en mai dernier, Stéphanie CADET, une militante de la CGTR Finances Publiques est menacée d’être "virée" de son poste par sa direction pour cause d'appartenance à la commission exécutive de la CGTR-Finances publiques. C’est ce qu’annonce la CGTR de la DRFiP.
La direction dit ne pas vouloir être "gênée par cette situation", elle n'a cependant aucun reproche à formuler sur la qualité du travail effectué par cette salariée.
Cette décision est d’autant plus scandaleuse qu’il avait été convenu d'un commun accord avec le DRFIP en place que Stéphanie ne représenterait plus la CGTR au CTL et au CHSCT, du fait de ses nouvelles attributions.
Pour la CGTR-Finances publiques, il s'agit d'une discrimination syndicale flagrante, d'une atteinte à l'exercice du droit syndical et d'une ingérence caractérisée dans le fonctionnement démocratique de leur section qui a l’intention de porter l’affaire devant la Direction générale à Bercy.
LE DIMANCHE, ON SE REPOSE !
Depuis l’an dernier un certain nombre d’enseignes commerciale tels que Bricorama font le forcing auprès des pouvoirs publics pour obtenir le droit d’ouvrir leurs magasins le dimanche. Elles justifient cela par une demande des consommateurs. En fait cet élargissement des horaires d’ouverture leur perrmettrait de gagner encore plus d’argent et donc de gonfler leurs profits.
Certains salariés se disent aujourd’hui d’accord pour travailler le dimanche escomptant obtenir une majoration de leur salaire. Mais si demain le travail du dimanche est étendu à l’ensemble des entreprises, il y a fort à parier que cette journée sera considérée comme les autres et que la surrémunération risque de sauter ou de fortement chuter .
Par ailleurs, cette prétention patronale a aussi pour conséquence de remettre en cause le repos hebdomadaire, de mettre ces derniers à l’entière disposition du patron et de perturber leur vie privée et familiale (le problème de la garde des enfants).
Se pose aussi le problème des déplacements domicile travail pour ceux qui utilisent les transports en commun encore plus rares le dimanche que les jours de la semaine. Toutes choses, toutes obligations dont le patronat n’a cure… mais que devront gérer les travailleurs sans aucune aide de la part de leurs employeurs !
Enfin les patrons qui parlent d’ouvrir le dimanche se gardent bien d’annoncer combien d’embauches supplémentaires ils vont faire.
Si le travail du dimanche est indispensable dans certaines professions (les hôpitaux, les pompiers, les transports collectifs, EDF), il n’y aucune nécessité à l’instaurer pour l’ensemble des travailleurs.
FORMATION DE BASE SYNDICALE : 2EME PARTIE LE 20 SEPTEMBRE
La deuxième partie du stage sur le mouvement ouvrier en France et à la Réunion de 1918 à nos jours aura lieu le samedi 20 septembre dans les locaux de l’Union régionale Est.
Nous rappelons à nos camarades qu’il est encore possible de s’y inscrire en téléphonant à la permanence du syndicat au 0262 50 14 49.
S’imprégner de l’expérience des combats menés dans le passé par la classe ouvrière est nécessaire pour en tirer les leçons et être mieux préparés pour mener les combats futurs. La formation est une nécessité et concerne tous les militants !