Bulletin de l'URE CGTR du 30 novembre 2018
Chaque mardi, de 18 heures à 19 heures 30, l'Union Régionale Est de la CGTR organise en son local une réunion d'information et de discussion sur les problèmes rencontrés par les travailleurs. Venez nombreux !
Sainte Suzanne : les Asem commencent à se faire entendre
À Sainte Suzanne, les Asem, en se rassemblant, ont commencé à faire comprendre à la mairie qu'on ne pouvait pas leur imposer de nouvelles tâches sans leur demander leur avis.
Les journées de 10 heures continu, pas question. Les surveillances de 40 marmailles et plus par une seule Asem pas plus. Le travail pendant les vacances scolaires, l'encadrement des Mercredis Jeunesse et des Centres de Loisirs, après discussion et au volontariat.
Après deux « réunions de travail » avec les responsables de la mairie, ces derniers ont fini par concéder un quart d'heure de plus pour le temps de pause méridienne, la fin de la surveillance des inter classes, un roulement sur les différentes tâches supplémentaires.
Même si le compte n'y est pas, ces quelques concessions sont à mettre au crédit de la mobilisation de ces travailleuses.
Grève victorieuse à la Sodexpro du Port
Embauchée depuis un an à l'entrepôt du Port de la Sodexpro (groupe Leader Price), la nouvelle responsable Logistique a été imposée par la direction du groupe sans même qu'elle soit présentée aux travailleurs du site. Issue de la Cotram où elle n'était pas particulièrement appréciée des travailleurs et où elle s'était faite licencier, elle s'est rapidement illustrée par ses réflexions déplacées à l'égard des salariés de la Sodexpro ayant 15 à 20 ans d'ancienneté qu'elle se permettait d'accuser « de ne pas savoir travailler » !
Exaspérés par son comportement et par le refus de la direction de rappeler à l'ordre cette cadre irrespectueuse, les travailleurs de l'entrepôt se sont mis majoritairement en grève lundi 26 octobre, bloquant de fait l'entrepôt.
François Caillé, le PDG, accouru sur place, a déclaré dans un premier temps qu'il lui était « indifférent que la grève dure un jour, deux jours ou un mois ». Les grévistes lui ont alors fait savoir qu'ils ne reprendraient pas le travail tant que la responsable ne serait pas déplacée.
Quelques minutes plus tard, celle-ci annonçait sa démission, donnant ainsi raison aux grévistes de la Sorexpro qui, par leur détermination et leur solidarité, ont su se faire respecter !
Un exemple à suivre pour toutes celles et tous ceux qui, dans les entreprises, subissent depuis trop longtemps l'humiliation quotidienne de la part de leur patron et de leur hiérarchie !
Avec des salaires de misère, on a droit aux congés, mais pas de voyager !
Au Super U de Saint André, le comité d'entreprise a organisé un voyage à Maurice du 7 au 17 septembre dernier pour un prix de 783 euros. La participation du CE (salaire différé) s'élevant à 250 € et celle de l'entreprise à 187,50 €, il restait donc à charge de chaque candidat(e) 345,5 € pour participer à ce voyage.
Eh bien, sur les 116 salarié(e)s de l'entreprise, seuls 16 se sont inscrit(e)s à cette activité.
Pas étonnant en fait quand on sait que l'immense majorité des travailleurs du Super U sont payés au Smic et parviennent à peine à boucler leurs fins de mois.
Voilà un exemple qui prouve que la CGTR a raison quand elle revendique que le Smic soit porté à 1800 euros et que tous les salaires soient immédiatement augmentés de 300 euros !
Les profits au prix de la vie des travailleurs ?
Vendredi 26 octobre, un incendie s'est déclaré dans l'entrepôt de l'entreprise Cash Mat de la zone industrielle de Cambaie. Le patron avait demandé à ses ouvriers d'effectuer des travaux de soudure dans un local situé à l'étage de l'établissement où se trouvaient des cartons et bien d'autres produits inflammables...
Si les ouvriers présents ont pu s'enfuir à temps, l'un d'entre eux, âgé de 23 ans, est resté coincé sous les débris et y a trouvé la mort.
Ce décès n'a rien à voir avec la fatalité. Il a pour cause l'indifférence de ce patron au sort de ses salariés. L'un d'entre eux est mort des économies criminelles de son employeur.
Au SDIS, un manque de moyens criminel
Cet incendie n'a pas fait que des victimes parmi les salariés de Cash Mat, il a fait aussi des blessés graves parmi une douzaine de pompiers qui ont dû finir leur journée à l'hôpital.
Ces derniers ont dénoncé le fait qu'ils ne disposaient pas des protections nécessaires pour aller au feu. Ils ont aussi dénoncé le fait que leur camion à eau fuyait, ce qui les a obligés à refaire le plein pendant l'intervention avec pour effet de la retarder.
Tels sont ceux qui paient dans leur chair les économies criminelles du patronat et du gouvernement à leur service !
La CGTR dénonce cet état de fait et exige que l'État et le Conseil général qui a la responsabilité localement du Service Département d'Incendie et de Secours (SDIS) effectuent au plus vite les investissements nécessaires aux interventions, en hommes et en matériel.
Il faut faire payer les riches !
À l'heure où les patrons du CAC 40 augmentent leurs profits de 25 % en un an et où les riches deviennent de plus en plus riches, les recettes de l'État provenant des entreprises s'effondrent.
L'impôt sur les sociétés qui rapportait à l'État 47,2 milliards d'euros en 2013 ne lui a plus rendu que 25,7 milliards en 2018. Une baisse donc de 45,5 % d'impôt pour les entreprises en l'espace de 5 ans.
Et c'est ce manque à gagner que les Sarkozy, Hollande et Macron nous demandent de payer depuis des années en nous imposant une politique d'austérité et toute une série de reculs sociaux : gel des salaires et des retraites, baisse des APL, fermetures des services publics, suppression de dizaines de milliers de postes de fonctionnaires, de contrats aidés, etc.
Cela suffit ! C'est aux riches de payer, pas aux travailleurs, pas aux retraités !
Carburants : des hausses qui appauvrissent les travailleurs !
Les prix des carburants vont augmenter pour le 4ème mois consécutif au 1er novembre. Le prix de l'essence passera à 1,56 euros le litre, celui du gazole à 1,28 euros. C'est encore un coup de canif dans le pouvoir d'achat des salariés.
Ces augmentations alimentent les caisses de l'État, des communes, de la Région et les compagnies pétrolières. Chaque litre de carburant comporte 80 % de taxe (la TSC : Taxe Sur les Carburants et l'Octroi de Mer). En début d'année la Région a augmenté sa fiscalité sur le gazole pour les consommateurs, mais en a exonéré les transporteurs ! En 2018, ces exonérations de taxe accordées aux entreprises ont atteint le montant de 3,82 millions d'euros. Quant aux salariés, il n'ont eu droit à aucune remise. Ils ont payé plein pot ! Le budget consacré à leurs déplacements pour se rendre au travail a explosé : entre octobre 2016 et octobre 2018, l'essence a fait un bond de 16 % et le gazole de 24 %... alors que pendant la même période le SMIC n'augmentait que de 4 % !
Pour la CGTR, les frais de transport devraient être entièrement pris en charge par le patronat.